Santé mentale des jeunes étrangers en danger, rencontrés en rue

Engagée dans la reconnaissance des droits des jeunes, rencontrés en rue, l'association francilienne Hors la Rue est reconnue pour son expertise dans l'accompagnement de ces jeunes en danger, ainsi que pour sa compréhension approfondie du phénomène de traite des êtres humains.
A partir de 2020, Hors la rue a souhaité renforcer l’aller-vers en rue afin de poursuivre ses observations sur le terrain et mieux suivre les jeunes demeurant prisonniers de la rue et contraints à la commission de délits. Dans cette perspective, l'association a manifesté l'intention de développer un projet axé sur la santé, notamment en mettant en place un volet consacré à la santé mentale au sein des interventions en rue.
Cette fiche de capitalisation donne à voir les contours d’un projet de santé mentale réalisés dans cette optique et les apports de la psychologie clinique aux côtés du travail éducatif et de médiation en santé. Elle décrit, d’une part, les stratégies déployées pour aborder les jeunes en rue, et d'autre part, souligne l'importance de l'attention portée aux équipes professionnelles de Hors la Rue.

Cette fiche de capitalisation a été produite dans le cadre d’un projet initié et financé par la Fondation de France et coordonné par la Société Française de Santé Publique.

Présentation de l’intervention

L’intervention en santé de l’association Hors la Rue consiste à repérer, à travers des maraudes, les jeunes en situation de danger dans les rues des départements de la Seine-Saint-Denis et de Paris. Ces jeunes proviennent de parcours divers (primo-arrivants et/ou jeunes en mendicité et/ou mineurs présumés victimes de traite des êtres humains) ; la plupart des jeunes suivis par Hors la rue étant des mineurs non accompagnés (MNA).

L’objectif est d’établir un lien de confiance avec ceux qui n’expriment pas expressément le besoin de soins psychiques. À cette fin, l’association développe des actions spécifiques afin de faciliter leur adhésion et leur prise en charge, sous l’égide de sa psychologue qui, à cette occasion, travaille à définir une démarche santé en rue donnant une place à la clinique, à côté notamment de l’approche éducative, cœur du métier de Hors la rue.

Hors la rue accompagne prioritairement ces trois publics de jeunes :

  1. Mineurs non accompagnés (MNA)
  2. Jeunes Roumains
  3. Jeunes filles Françaises en errance

Focus sur les mineurs non accompagnés

La France, comme d’autres pays de l’UE, accueille chaque année un nombre considérable de personnes se présentant comme mineurs non accompagnés (MNA). Ces individus, à la fois mineurs et migrants sans représentant légal, nécessitent une attention particulière relevant de la protection de l’enfance.

En 2022, la mission MNA (MMNA)[1], a enregistré 14 782 ordonnances et jugements de placement, soit une augmentation de 30% par rapport à l’année précédente. Les départements de Paris et de Seine-Saint-Denis ont accueilli 1016 MNA au total[2].

Les parcours migratoires présentent de nombreux dangers pour ces jeunes, les exposant à des traumatismes physiques et psychologiques. Une prise en charge sociale et médicale est nécessaire dès leur arrivée.

Cependant, en cas de contestation de leur minorité, ces jeunes se retrouvent sans soutien officiel pendant une procédure judiciaire pouvant durer jusqu’à 24 mois, ce qui peut aggraver leurs troubles psychiques et les exposer à des risques de traite des êtres humains (TEH), ainsi que le pointe Médecins sans frontières et le comité pour la santé des exilé.es[3].

Présentation de la structure

Hors la rue a été créée par des membres de l’association Parada France, qui souhaitaient non plus seulement contribuer aux financements de la fondation Parada Bucarest, mais intervenir auprès de mineurs isolés étrangers, notamment de nationalité roumaine, présents sur le territoire parisien au début des années 2000.

Depuis sa création en 2004, Hors la rue s’est donnée pour mission de :

  • Identifier, protéger et accompagner vers le droit commun les mineurs étrangers en danger en France en vue d’une réelle intégration sociale et économique en étroit partenariat avec l’ensemble des acteurs présents dans le cadre des dispositifs de protection de l’enfance.
  • Œuvrer à une meilleure connaissance et prise en compte du phénomène des enfants étrangers en danger sur notre territoire. Sensibiliser les acteurs institutionnels, les pouvoirs publics et, d’une manière générale, la société civile, afin de faire évoluer le cadre règlementaires de prise en charge de ces enfants, que ce soit au niveau français ou international.

Le siège de l’association est à Montreuil (93). Une nouvelle modalité d’action  a vu le jour en 2021, à Paris, en partenariat avec l’Association Aurore, dans le cadre d’un appel à projet du Conseil de Paris visant à intervenir auprès d’adolescents en errance aggravée et polyconsommateurs dans la capitale.


Nous vous invitons à télécharger la fiche de capitalisation pour prendre connaissance de son contenu détaillé.